GChevalier
1816

Entre organistes, tout ces trucs-là, on connaît bien : c'est pas une blague !

[de 1984 à 1993, j'ai joué sur cet orgue comme titulaire (G.C.)]
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La crise que traverse l’Église et qui s’observe tant dans la diminution des candidats au sacerdoce et des prêtres que dans la chute de la pratique dominicale, n’est pas tombée du ciel du jour au lendemain. Elle a été préparée, voulue, organisée par des pasteurs diocésains qui, surtout en France, ont, par leurs silences, laissé se développer et s’ancrer toutes les aberrations liturgiques et catéchétiques, surtout les plus opposées aux enseignements de l’Église.

Parmi ces aberrations désormais solidement établies, citons :

- l’obligation de célébrer la messe “face au peuple” sur des “autels-caisses” ou des “autels-planches à repasser” ;

- l’interdiction de célébrer en latin la liturgie restaurée à la suite de Vatican II ;

- la limitation drastique du chant grégorien et son remplacement par des chansons d’une profonde déficience musicale et théologiques ;

- l’obligation d’avoir des célébrations liturgiques “évolutives” et “adaptables” dans lesquelles le rapport entre la “lex orandi” et la “lex credendi” est totalement évacué, ignoré ;

- la suppression des bancs de communion pour obliger les fidèles à rester debout pour recevoir le Corps du Christ ;

- l’obligation de recevoir le Corps du Christ dans les mains ;

- la suppression des agenouilloirs pour obliger les fidèles à demeurer debout (ou assis) durant la Consécration et après la communion ;

- l’autorisation donnée aux prêtres d’être vêtu d’une gandoura flasque (de préférence grise et mal taillée) pour célébrer les messes ;

- la permission d’utiliser des corbeilles en osier ou des pots en terre cuite en guise de calices et de ciboires ou de patènes ;

- les absolutions collectives ;

- la multiplication d’Assemblées Dominicales en l’Absence de Prêtre (ADAP) pour « habituer les fidèles laïcs à ne plus avoir de messes tous les dimanches » ;

- la possibilité de célébrer l’Eucharistie dans des cirques, dans des salles de spectacles, sur les stands de fêtes foraines ;

- la multiplication de “messes pour le jeunes” ou de “messes des familles” qui ne passionnent que la poignée de laïcs qui les organise et conduisent à penser que la liturgie ne doit plus obéir qu’à des choix subjectifs ;

- le fait que pour obtenir qu’une messe soit célébrée exactement comme l’Église le demande , il faille désormais marchander avec le célébrant qui, selon son bon vouloir “accordera” ou n’ “accordera pas” un minimum de grégorien tout en conservant son droit de gloser les prières, de changer un mot par-ci par-là ;

- l’introduction systématique - et sans autorisation - de fillettes dans les groupes de servants de messe (là où ils subsistent).

Prises indépendamment les unes des autres, ces aberrations ont souvent passé pour des “détails” qui ne dénaturaient pas foncièrement la liturgie et donc ne portaient pas atteinte à la foi.

Le problème est né lorsque ces “détails” sont devenus des habitudes qui ont fini par s’ajouter les unes aux autres : alors, la liturgie a été appauvrie, mutilée, dévoyée sans même que les fidèles ne s’en émeuvent ou ne s’en inquiètent.

Aujourd’hui, nombre de messes célébrées dans les églises paroissiales n’ont plus grand rapport avec la foi reçue des Apôtres, laquelle foi a été partout - ou presque - remplacée par les goûts personnels et la sensibilité évolutive des fidèles permettant l’établissement d’une mosaïque de groupuscules qui entretiennent la crise et s’y coulent.

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Pourquoi les catholiques libéraux, c’est-à-dire ce qui ne sont jamais contents de ce que leur donne l’Église, ceux qui n’aiment ni la liturgie de l’Église, ni le catéchisme de l’Église, ni la doctrine de l’Église... pourquoi ces catholiques-là, donc, tiennent-ils tant à demeurer dans une Église qui les frustre de la religion sans doctrine claire à laquelle ils aimeraient adhérer et qu’ils aimeraient diffuser dans toutes les paroisses ?

Il est difficile de donner une réponse. Il est tout aussi difficile de comprendre leurs motivations profondes. Une chose est certaine : s’ils tiennent à demeurer dans l’Église, ce n’est pas parce qu’ils croient à son caractère divin.

On dit parfois aussi qu’ils tiennent à l’Eucharistie. Pourtant, quand on les interroge, on se rend compte qu’ils ne savent pas ce qu’est exactement l’Eucharistie ; pour certains, participer à une Cène protestante ou participer à une Messe catholique, c’est du pareil au même.

Alors, pourquoi ces catholiques restent-ils dans l’Église ?

Probablement parce que leur identité est forgée par une rébellion obsessionnelle contre l’autorité de l’Église. L'accusation répétée selon laquelle ceux qui sont dans la hiérarchie ont une faim de pouvoir est en grande partie l’expression de la propre obsession du pouvoir des libéraux. Ce qui leur est une raison majeure pour demeurer dans l’Église et y mettre la ruine.

Source : www.proliturgia.org
(Dimanche, 14 janvier 2018)

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Ca retarde de trente ans, ce truc...