QFC - Jésus Christ ou Jé-zu-kri ?
Il ne vient pas à l'idée de grand monde de prononcer, dans "Jésus Christ", les deux consonnes finales. Ce « s » et ce « t », on les fait sonner quand le mot "Christ" est employé seul (« la Passion du Christ », « Christ est Roi »), mais pas quand il est précédé de "Jésus", avec un trait d'union.
Pourquoi Jésus Christ devrait-il rimer davantage avec un homonyme vulgaire tel que "cri" plutôt que "Christ" ?
Christ vient du mot grec χριστός [chrīstós], signifiant « oint ». Le mot est dérivé du verbe grec χρίω [chrī́ō], signifiant "oindre". Dans la Septante grecque, christos était utilisé pour traduire l'hébreu מָשִׁיחַ [Mašíaḥ], pour « messie », signifiant "[celui qui est] oint" (libérateur envoyé par Dieu).
Les langues officielles ayant conservé l'origine latine du mot Christ prononcent les consonnes finales « st ».
Par exemple, en anglais, on prononce toujours Christ [kraɪst], même précédé de Jesus [ˈdʒi:zəs]. On ne dira pas Jesus [kraɪ] = cry (pleurer, crier).
Seule la langue française enseigne la prononciation Jé-zu-kri, sous prétexte que Christ est précédé de Jésus, avec un trait d'union (voir Le Littré). Cependant, il n'existe aucune règle en français justifiant cette prononciation. À part le verbe être, dont les consonnes finales « st » ne sont pas prononcées dans « il est » (le « s » étant la reprise de l'accent circonflexe de l'infinitif du verbe « être »), on n'a pas d'autres mots en français qui suivent cette règle. Par ailleurs, aucune des occurrences bibliques "Jésus Christ" ne comporte de trait d'union[1].
Si lorsque le mot "Christ" se prononce [krɪ] lorsqu'il est précédé de Jésus, pourquoi n'est-il pas prononcé [krɪ] lorsqu'il est précédé de "anti" ?
En consultant la liste des 48 mots se terminant par « st » : on notera que peu importe les mots adjoints en amont de ces mots, la prononciation du "st" demeure.
Avant la Révolution française, on parle d'Instruction publique et religieuse, dispensée par les Evêchés, l'éducation relevant de la sphère familiale.
Lors de la Révolution française, la royauté et avec elle le "lieutenant du Christ" sont évincés du pouvoir, et la république est créée. A l'Instruction Publique succède l'Education Nationale, s'ingérant ainsi dans la sphère familiale et laïcisant l'enseignement. Et c'est dans cette école républicaine que le peuple des francs apprend que Jésus Christ s'écrit Jésus-Christ et se prononce Jé-zu-kri. Cette prononciation sans fondement, en même temps qu'elle fait entendre « Jésus crie » (ce qui n'est pas "agréable"), dépouille Jésus de Nazareth (nature humaine) de sa qualité de « oint », donc de sa nature divine.
Reconnaître en Jésus de Nazareth, Dieu fait homme, doit être a minima revendiqué en appelant très justement Notre Seigneur et Sauveur par son nom : Jésus Christ [1].
Il n'est pas simple de désapprendre pour réapprendre. Reconnaître en Jésus Christ le Seigneur et Sauveur, c'est inverser la tendance ingrate et apostate de la république en redonnant à la France sa position de fille aînée de l'Eglise. Allez, peuple de Francs !