Publié le 7 décembre
Y a-t-il un lien entre l'Immaculée Conception et …
Y a-t-il un lien entre l'Immaculée Conception et la Corédemptrice ? Jésus est la Victime Immaculée, « Immaculatam hostiam » (1), et qui d'autre est immaculé si ce n'est la Sainte Vierge ?
Les victimes sacrificielles de l'Ancien Testament devaient être pures, sans défaut, à l'image du Christ ; or, quelle créature était pure, sans défaut, unique, si ce n'est la Vierge Marie ?
Qu'y aurait-il d'étrange, d'« inopportune » à ce que le Créateur, Jésus-Christ, associe à l'œuvre de sa rédemption la créature la plus pure, la plus sainte qui puisse exister, Marie, l'Immaculée Conception?
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De plus, la Vierge Marie est la Mère de Dieu, de Jésus, et le corps de Jésus est entièrement issu du sein de Marie ; la chair de Jésus est donc la chair de Marie.
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Saint Cyrille d'Alexandrie PG LXXVI 252. IVe siècle dit : « Jésus-Christ est consubstantiel au Père et consubstantiel à la Mère ».
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Saint Augustin IVe siècle, dit « Caro Christi est caro Mariae » « La chair du Christ est la chair de Marie ».
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Saint Bède (IXe siècle) dit « que le Fils de l'homme (Jésus-Christ) était véritablement consubstantiel à sa mère ».
Comment donc le corps de Jésus pourrait-il être consubstantiel à celui de Marie si le corps de Marie n'avait que l'ombre du péché originel ?
La Vierge Marie est un tout harmonieux et si l'on touche un point, toute l'harmonie est perturbée ; dans ce cas, si l'on touche la Corédemptrice, on touche, je ne dis pas que l'on nie, mais aussi l'Immaculée Conception, car la Vierge Marie est Corédemptrice aussi parce qu'elle est Immaculée Conception.
« L'Immaculée Conception de Marie la sépare de tous les autres hommes pour lui permettre d'être leur Corédemptrice », dit Alphonsus dans le magazine SI SI NO NO du 15 octobre 2017 (2).
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C'est précisément parce qu'elle est Immaculée, créature unique, qu'elle a pu être Corédemptrice de tous les autres hommes, disons, entachés.
Elle a d'abord été rachetée de manière préventive, préservée du péché originel contrairement aux autres hommes, puis, précisément pour cette raison, elle a pu être Victime Immaculée avec Jésus.
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Si Marie n'était pas, par hypothèse absurde, Immaculée, aurait-elle pu être corédemptrice ? Victime, certes, mais pas victime Immaculée. Aurait-elle donc pu être la seule CORÉDEMPTRICE ?
La corédemption de Marie n'a pas la même signification que celle que nous lui attribuons lorsque nous disons avoir mérité la conversion de telle ou telle âme. Nous ne méritons que l'application de la grâce de la conversion, pas la grâce elle-même.
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Nous pourrions citer des saints et des théologiens, mais nous nous limiterons à Léon XIII, Pie XI et Pie XII.
« Il a toujours été une coutume très louable et inviolable du peuple catholique de recourir à Marie dans les événements inquiétants et incertains et de se réfugier dans sa bonté maternelle. Cela démontre l'espoir très ferme, voire la pleine confiance, que l'Église catholique a toujours placée à juste titre dans la Mère de Dieu. En effet, la Vierge Immaculée, choisie pour être la Mère de Dieu, et de ce fait faite CORÉDENTRICE du genre humain, jouit auprès de son Fils d'une puissance et d'une grâce si grandes qu'aucune créature, humaine ou angélique, n'a jamais pu ni ne pourra jamais en atteindre de plus grandes. Et puisque la joie qui lui est la plus chère est d'aider et de consoler chaque fidèle qui invoque son secours, il ne fait aucun doute qu'elle souhaite d'autant plus volontiers accueillir, voire se réjouir de satisfaire les vœux de toute l'Église ».
Léon XIII, Supremi Apostolatus, 1er septembre 1883
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Et le pape Ratti, Pie XI : « Le Rédempteur ne pouvait, par nécessité, ne pas associer sa Mère à son œuvre, et c'est pourquoi nous l'invoquons sous le titre de CORÉDEMPTRICE. Elle nous a donné le Sauveur, elle l'a élevé à l'œuvre de la Rédemption jusqu'au pied de la Croix, partageant avec Lui les douleurs de l'agonie et de la mort dans lesquelles Jésus accomplissait la Rédemption de tous les hommes. Et c'est précisément au pied de la Croix, dans les derniers instants de sa vie, que le Rédempteur la proclamait notre mère et mère universelle ».
À un groupe de pèlerins de Vicence, le 30 novembre 1933, Discours « Ecco di nuovo ».
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Si le terme « corédemptrice » ne se trouve pas sous la plume de Pie XII, la doctrine est là avec toute la clarté et le développement possibles. On peut en juger par cette citation de l'encyclique Ad caeli Reginam (1954) sur la royauté de Marie :
« Dans l'accomplissement de la Rédemption, la Très Sainte Vierge a été étroitement associée au Christ (...) En effet, « de même que le Christ, pour nous avoir rachetés, est notre Seigneur et notre Roi à un titre spécial, de même la Sainte Vierge est notre Reine et notre souveraine en raison de la manière unique dont elle a contribué à notre Rédemption, en donnant sa chair à son Fils et en l'offrant volontairement pour nous, en désirant, en demandant et en procurant notre salut d'une manière très spéciale »
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Au Concile Vatican II, le Coetus Internationalis Patrum avait présenté un schéma sur Marie Corédemptrice et sur la médiation de Marie, et faisait pression pour que ce dogme soit proclamé. Mais les modernistes ont réussi à le faire éliminer, comme d'autres documents.
Puis vint François qui déclara, en espagnol, que déclarer que Marie est Corédemptrice est une «tonteria», que l'on peut traduire par « sottise », car il n'y a qu'un seul Rédempteur.
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Certes, Marie n'est pas rédemptrice, mais Corédemptrice, et elle ne serait pas corédemptrice s'il n'y avait pas le seul Rédempteur, Jésus-Christ.
Si l'on dit corédemptrice, on dit qu'elle est subordonnée et secondaire, De Congruo et non De Condigno, à la Rédemption du Fils, dit saint Pie X dans l'encyclique Ad diem illum de 1904
« Il est donc évident que nous devons attribuer à la Mère de Dieu une vertu productrice de grâces : cette vertu qui n'appartient qu'à Dieu. Cependant, puisque Marie surpasse tout le monde en sainteté et en union avec Jésus-Christ et qu'elle a été associée par Jésus-Christ à l'œuvre de rédemption, elle nous procure de congruo, comme le disent les théologiens, ce que Jésus-Christ nous a procuré de condigno et elle est la dispensatrice suprême des grâces. » (3)
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Et maintenant, il y a le Mater Populi Fidelis du 4 novembre 25, approuvé par Léon XIV, qui dit « il est toujours inopportune d'utiliser le titre de Corédemptrice pour définir la coopération de Marie. »
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Nier ou diminuer la corédemption de Marie à l'œuvre de rédemption, nier ou diminuer le titre de Corédemptrice à Marie, est une chose très grave.
O tempora, o mores, quels temps, quelles mœurs, disait déjà Cicéron
Mater Dolorosa, ora pro nobis.
Notes
(1) Offertoire de la messe tridentine. « Súscipe, sancte Pater, omnípotens ætérne Deus, hanc IMMACULÁTAM HÓSTIAM, quam ego indígnus fámulus tuus óffero tibi Deo meo vivo et vero, pro innumerabílibus peccátis, et offensiónibus, et neglegéntiis meis, et pro ómnibus circumstántibus, sed et pro ómnibus fidélibus christiánis vivis atque defúnctis : ut mihi, et illis profíciat ad salútem in vitam ætérnam. Amen. »
Accepte, Saint Père, Dieu éternel et tout-puissant, cette OSTIE (victime) IMMACULÉE, que moi, ton serviteur indigne, je t'offre à toi, mon Dieu vivant et vrai, pour mes innombrables péchés, offenses et négligences, et pour tous ceux qui m'entourent, ainsi que pour tous les fidèles chrétiens vivants et défunts, afin qu'elle me serve, ainsi qu'à eux, de salut pour la vie éternelle. Amen.
(2)
15 Ottobre 2017
(3)
Ad diem illum laetissimum (2 febbraio 1904)