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shazam

S.-Th. Bonino #10 : Cette partie de la Somme n'est-elle pas trop spéculative ?
On est jamais trop spéculatif.
Ce qu’on reproche souvent à cette partie de La Somme, c’est d’être trop philosophique, d’utiliser trop de concepts philosophiques.
Je tiens à mettre les choses au point : il doit être clair que Le Traité de Dieu dans La Somme de théologie n’est pas un traité de philosophie. C’est un traité de théologie.
Un traité de théologie
D’abord parce que il y a des questions qui manifestement sont des questions théologiques. Dans ce traité vous avez des questions sur la justice et la miséricorde dans l’action de Dieu, ce qui est une question théologique.
Vous avez des questions sur la prédestination, c’est-à-dire cette action de la Providence qui conduit les hommes jusqu’au Salut, c’est totalement théologique, jusqu’à la Vision Béatifique : il n’y a pas plus théologique que la Vision Béatifique. Donc, nous ne sommes pas en philosophie !
Souvent, on cru que st Thomas traitait d’abord de Dieu en philosophe et ensuite passait avec la Trinité à des considérations théologiques. C’est archi-faux, tout est théologique dans La Somme de théologie, comme son nom l’indique.
Saint Thomas et les concepts philosophiques
Ensuite, est-ce que st Thomas utilise des concepts philosophiques ? Bien entendu.
Mais prenons un exemple : quand st Thomas parle de la sagesse de Dieu.
Bien sûr, il part de la réflexion philosophique sur ce qu’est la sagesse, mais la sagesse dont il parle c’est la sagesse qui s’est manifestée dans le mystère pascal, c’est la sagesse qui s’est manifestée sur la croix.
Les concepts que st Thomas forme sont formés au contact d’une méditation de l’Écriture sainte.
Bien sur on peut traiter de la sagesse de manière purement philosophique, mais st Thomas en traite de manière théologique.
Trop spéculatif ?...
Est-ce que cette partie n’est pas trop spéculative ?
St Thomas utilise tous les instruments qui sont en sa possessions qui sont surtout des instruments philosophiques, pour essayer de rendre raison du mystère du Dieu trois fois saint.
Il faut être attentif à ce que nous disions au début de nos entretiens, à savoir que le Dieu de la religion chrétienne n’est pas un autre Dieu que le Dieu créateur, que le Dieu de la métaphysique.
Et que par conséquent, contrairement à une tendance qui s’est développée dans la théologie contemporaine, surtout de nature protestante, il n’y a pas eu une chute de la théologie catholique dans l’hellénisme ou dans la philosophie grecque.
Ce sont les pères de l’Église, puis les scolastiques qui se sont servis de ce qu’il y a de vrai dans la philosophie grecque pour rendre raison au mieux de ce que l’Écriture nous enseigne du mystère de Dieu.
Il ne s’agit pas du tout d’une contamination du christianisme par la philosophie grecque, mais au contraire d’une transfiguration de la philosophie au service de l’intelligence de la foi !

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Souvent, on a cru que st Thomas traitait d’abord de Dieu en philosophe et ensuite passait avec la Trinité à des considérations théologiques. C’est archi-faux, tout est théologique dans La Somme de théologie, comme son nom l’indique.
Les concepts que st Thomas forment sont formés au contact d’une méditation de l’Écriture sainte.
Contrairement à une tendance qui s’est développée dans la théologie contemporaine, surtout de nature protestante, il n’y a pas eu une chute de la théologie catholique dans l’hellénisme ou dans la philosophie grecque.
Ce sont les pères de l’Église, puis les scolastiques qui se sont servis de ce qu’il y a de vrai dans la philosophie grecque pour rendre raison au mieux de ce que l’Écriture nous enseigne du mystère de Dieu.
Il ne s’agit pas du tout d’une contamination du christianisme par la philosophie grecque, mais au contraire d’
une transfiguration de la philosophie au service de l’intelligence de la foi !

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shazam
shazam

« Les vertus et les dons grandissent ensemble tels les doigts d’une main. » Saint Thomas d’Acquin.
Et dans le cas contraire...