Montfort AJPM
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Témoignage tragique -1- (2007) : combien d'histoires semblables depuis Vatican II !!!

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(érigée en 1960 et vendue aux évangéliques en 2001)

La petite histoire de la résistance québécoise à V 2

- Première partie -

Dans une guerre, normalement, il est aisé d'identifier l'ennemi. Le processus d'identification le plus simple : il ne porte pas le même habit, et sa parole est différente. Dans la guerre religieuse que nous vivons, il ne fut pas aussi facile de savoir qui était l'ennemi. Soutanes blanche, rouge, noire n'ont jamais cessé d'exister, mais qui se cachait réellement sous ces apparences de légitimité ?

Certains ont vu rapidement, d'autres plus lentement et une partie semble ne pas vouloir voir. Dans tous les pays une résistance s'était formée.

Le Québec, seule province constitutionnellement catholique parmi les dix du Canada, eut lui aussi sa petite histoire que voici.

L'aventure de l'église Sainte-Yvette

Tout a commencé par la lucidité d'un prêtre, la résistance alors dispersée s'organisant autour de lui spontanément en une église paroissiale peu à peu pacifiquement occupée, trois ans avant la prise de Saint-Nicolas-du-Chardonnet à Paris.

Fin novembre 1974 : Église Sainte Yvette.

Le curé Normandin, conciliaire de reculons, accueille un prêtre qui n'a jamais célébré d'autre messe que la Messe Tridentine. Situation équivoque à tous les points de vue. Ce prêtre l'abbé B., est extrêmement doué et connaissant ; à force de démonstration, il sème un doute profond dans l'esprit du curé Normandin.

Fait à signaler, l'abbé B. ne nomme pas Montini au canon de la messe, le tenant pour illégitime. A ce moment la paroisse fonctionne normalement : l'abbé B. célébrant la messe tôt le matin ; dans le tabernacle il a son propre ciboire, donc pas de mélange au point de vue des Saintes Espèces. Sur ce point, cet abbé était assez en avance sur les autres prêtres.

Avril 1975 : Le Curé prend un temps de réflexion, il confie la paroisse entière à l'abbé B., et part en voyage pour Rome.

A ce moment la résistance catholique arrive et prend littéralement l'église : 100, 200, 300, 400, 500. le nombre grossit à chaque semaine. Les marguillers sont sur les nerfs, des étrangers occupent l'église et les paroissiens (majorité italienne) s'offusquent de nous voir là, ils ne viennent plus à l'église.

Maintenant, dans l'église, aucune messe conciliaire ne se célèbre, la seule Messe qui a droit de cité est le Véritable Saint Sacrifice de la Messe.

Les prêtres du Québec s'organisent. Ils sont environ huit : conférences et réunions se multiplient. On essaie d'élaborer une stratégie, car les marguillers hurlent de désespoir, mais de tous les coins du Québec affluent les catholiques fidèles. On remplit l'église ; c'est merveilleux, la gloire de Dieu resplendit, mais il y a une...

Ombre au tableau...

L'affluence de fidèles amène avec elle les groupements différents : CRC, FSSPX, disciples de l'abbé Saey.

Il faut expliquer le cas assez particulier de ce prêtre. Montréalais, réputé pour sa sainteté et sa charité, dès 1963, il envoie des lettres aux amis et bienfaiteurs, dans lesquelles il parle de la désacralisation de l'Église, de la menace qui pèse sur la messe. Il possède une communauté : Les Samaritaines, depuis les années 1950.

Persécuté par les autorités religieuses de ce temps-là, en raison de sa fidélité à l'Évangile, il œuvre dans le quartier Saint-Henri, il est vicaire ; sa charité est inlassable, pas un pauvre reste sans secours : il pose des planchers, nettoie des cheminées, visite les malades ; jamais on ne l'a vu à la table au presbytère, jamais son lit ne fut défait, ce qui intrigua le bedeau.

Une nuit, il entreprit de trouver où il dormait, eh bien ! Il le trouva couché dans la chambre à fournaise, assis sur une chaise, dormant comme un bébé.

Sa réputation est gigantesque. De partout, on veut voir l'abbé Saey ; les dons pour ses pauvres arrivent de tout le Canada et même des USA.

Le Cardinal Léger, ordinaire du lieu, est très ombragé par ce prêtre ; il le mute dans le Chinatown (quartier chinois) espérant briser sa manière de prêcher : rien n'y fera ; en plus, il ouvrira son église aux clochards, qui trouveront un asile pour dormir, et une soupe bien chaude.

Désormais, l'église sera ouverte 24h/24 et l'abbé Saey ne quittera jamais sa place dans le chœur la nuit, et, ce, pendant une année et demie.

Devant ce fait, le Cardinal Léger le retourne à Saint-Henri disant : «comme ça il ne pourra pas contaminer d'autre paroisse ».

L'abbé Saey demandera à Pie XII l'érection canonique de sa communauté ; le Saint Père est prêt à lui accorder mais à une condition : que chaque Samaritaine ait une cellule et ne couche plus dans une sorte de dortoir ; Pie XII disant que le besoin de solitude est primordiale dans la vie très rude que mène ses filles. L'abbé Saey refuse, donne sa démission comme vicaire... et continue son chemin...

Il est important de savoir ces détails sur ce prêtre, décédé aujourd'hui, car son adhésion à la CRC tuera, en quelque sorte, le combat. Il en arrivera même à écrire au sujet du N.O.M. : « que ce soit un bouffon qui célèbre, adorez Jésus présent sur l'autel »... II dira que la Messe Tridentine est bonne pour l'élite ; pour les autres, la cène montinienne est suffisante. Il prendra l'indult de Wojtyla et mourra à 90 ans. sans signe de repentance, en professant les hérésies de la CRC.

Le combat religieux apportera aussi son lot de fanatiques de politique. Enfin, tout ce beau monde est là, et on commence...

Le combat religieux apportera aussi son lot de fanatiques de politique. Enfin, tout ce beau monde est là, et on commence...

5 mai 1975 : Le curé Normandin est de retour de voyage. Il annonce que, désormais, il ne célébrera que la véritable messe : la joie éclate.

C'est le début du combat. Comble de bonheur, on annonce la visite de Mgr Lefebvre ; décidément tout va pour le mieux pour nous.

Montréal 1975 : Visite de Mgr Lefebvre à l'église Sainte-Yvette prise par la résistance québécoise. Plusieurs d'entre nous connaissons peu Mgr.

Sur ce que l'on nous en dit, nous convainquons des gens qui fréquentent le N.O.M. de venir assister à la messe de Mgr et l'entendre prêcher : ne nous avait-on pas dit qu'il était "l'évêque de fer" ? Alors notre plaidoyer envers nos amis fut des plus ardents. Le grand jour arrive.

Sermon : Mgr dénonce le N.O.M. : messe bâtarde, vient de l'hérésie, etc. L'impact est grand sur nos amis conciliaires : le prestige et l'autorité de l'évêque se font sentir ; les cœurs sont bouleversés, que faire ?

On ne trouve pas la vraie messe, nulle part, hormis dans cette paroisse. On va demander à Mgr la ligne à suivre. Nous sommes heureux, voilà nos amis arrachés des mains des conciliaires. On se présente à la sacristie, Mgr reçoit des gens : il a un peu de temps avant les confirmations de l'après-midi.

(Amis) : « Mgr, que dois-je faire quand je ne puis venir ici à la messe ? »
(Mgr) : « Allez tout simplement à la nouvelle messe dans votre paroisse.»

32 ans se sont écoulés depuis ce jour malheureux, et nos amis sont toujours dans le N.O.M. et ont perdu la Foi qu'ils avaient en 1975.

Pour nous, c'est un dur coup ; notre manière de voir et de comprendre Mgr est maintenant différente ; nous sommes abasourdis.

Après-midi : Les confirmations sont rares pour nous, au Québec. Les parents ont travaillé fort pour préparer les enfants à recevoir dignement ce sacrement ; ils sont heureux, c'est un jour de fête et d'actions de grâces. L'église se remplit.

Mais où est Mgr ? L'inquiétude gagne les assistants. Le prêtre de la paroisse occupée vient annoncer : « Mgr ne viendra pas, les confirmations sont remises à une autre année.» Un silence de mort règne dans l'église, certains sortent les larmes aux yeux. Mais où donc est Mgr ?

Il est parti dans une secte québécoise (une secte politico-religieuse, affiliée à Bayside, genre qui organise des journées où les adeptes transportent leurs télés dans des champs et, au signal, les tirent à grands coups de carabine !! Et qui accepte le N.O.M. lorsque dit en latin par un bon prêtre.). Secte qui lui offrait un don de 10 000 $ (environ 6 998 euro).

Qu'il me soit permis ici de citer Monsieur l'abbé Zins :..

« La difficulté de Mgr L s'est-elle située en son intelligence ou en sa volonté ?

En son intelligence, citant précisément le droit de l’Église, il a donné la sentence de l’Église : obligation de croire que... pas pape.

Mais en sa volonté, affaiblie par l'âge, par une vie de grands labeurs, par les horribles contrariétés de cette crise inouïe, il a d'abord voulu savoir s'il serait ou non suivi du gros de ses troupes.

Or son sermon de Pâques 1986 a provoqué dès le lendemain le départ de six séminaristes irlandais. Mgr L a eu aussitôt à subir les pressions de tous les futurs "ralliés", et plus encore de nombre de très gros bienfaiteurs !

C'est la volonté qui a fini par flancher, là où l'intelligence appuyée sur la doctrine et le droit de l’Église avait justement conclu !

Que de déclarations contradictoires ont suivi !

D'où l'intenable position entre-deux-chaises des FSSPX, les perpétuels départs ou purges en un sens ou en l'autre !

D'où les énormités prétendant que "la Hiérarchie légitime unie à un Pape légitime" aurait rien moins que fondé et maintenue une "nouvelle religion" et une "nouvelle Église", tout en "restant" "légitime" dans la vraie Religion et la vraie Eglise !? formant ainsi le monstre d'un double corps à une et même tête !?

Tout ceci étant constaté non de gaité de cœur, mais bien plutôt le cœur gros.

C'est tellement tragique et gravissime ! »


Nous partageons cette tristesse de cœur ; jusqu'à la toute fin (sacre illégitime) nous avons espéré une volte-face de Mgr, mais elle n'est jamais venue.

Loin de nous l'idée de dire que tout ce que cet homme a fait était mauvais ; il y eut de très bonnes choses, mais il y eut toujours cette espèce de fantôme qui planait sur Écône, une sorte de silence terrible face aux intrus, une confusion doctrinale inexplicable.

Nous ne vivions pas près de Mgr et déjà, avant sa venue, les termes de messes bâtardes, ou issues de l'hérésie, pour nous, ne sont pas nouveaux ; ils font déjà partie de notre vocabulaire, et Montini est déjà celui que l'on ne nomme pas au canon.

Il est faux de dire que nous méprisons Mgr Lefebvre ; non, mais, abstraction faite des sentiments dont nous ne sommes pas dépourvus, force est de constater l'échec d'Écône et cet acharnement que Mgr et ses successeurs ont à vouloir se rallier à ceux qu'ils nomment allègrement les « antichrists de Rome ».

Les « évêques » d'Écône ne font que suivre, en cela, la triste et incohérente position de Mgr qui, confrontée à la doctrine catholique, s:écroule comme un château de cartes rêvé en Espagne, semant la ruine et compromettant gravement le salut éternel de ceux qui les suivent.

Dans le mois de mai, nous écoutons sur cassette le Père Barbara : n'ayant pas su qu'il venait au Canada, nous n'avons pas pu le rencontrer, mais il gagne des abonnements. La clarté de sa position est un encouragement.

Fin Mai 1975 : Mgr Grégoire fait une déclaration publiée dans la presse affirmant "interdite" la Messe Tridentine ; voilà les journalistes à nos trousses !

Désormais, ils feront partie de notre quotidien : entrevues, prises de films ; enfin, ils sont embêtants, mais on fait la une de tous les grands quotidiens du Québec.

Pendant ce temps, les marguillers sont sur le bord de la dépression nerveuse, et là, ça va mal : l'église se remplit, mais pas un seul paroissien ; nous l'occupons de fonds en comble et tous les jours de la semaine : adoration nocturne, premier vendredi du mois, retraite, conférence, réunion après la messe du dimanche ; tout marche à fond de train. Mais les divergences de tendances se heurtent parfois vivement. Il faudra bien faire quelque chose : impossible de défendre vraiment si nous n'avons pas le même esprit.

Nous descendons dans les rues...

Manifestation : Paisiblement, devant les locaux de l'archevêché, nous déambulons, réclamant la Messe Tridentine, scandant que le N.O.M. est une offense à Dieu. La police nous a à l'œil, mais nous avons un permis et personne ne peut nous empêcher. Nous répéterons souvent ces manifestations. Mgr Grégoire n'en peut plus : il se sert des pouvoirs civils pour déloger le curé. Là on est rendu presque à l'hiver ; pour nous, l'épopée de la résistance va commencer.

Source : catholique.forumactif.com/t28-la-petite-h…

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GChevalier
Pas étonnant que l'Homme damné
Ait fait son apparition !
Pas étonnant que l'Homme de péché
Va bientôt dire son nom,
Son nombre et son caractère
Quand il sera Maître de la terre
Et que vous serez tous obligés
De devenir ses affiliés !
AJPM
Que de désastres depuis Vatican II !
« Mais non : tout va de mieux en mieux ! »
Et voilà ce qu'on nous rabote :
Ça mérite un bon coup de bottes !
Et pourtant, c'est ce que l'on entend
Depuis plus de cinquante ans !
Ainsi, ils détruisent allègrement
L’Église âgée de deux-mille ans.
Montfort AJPM
Pour être parfait, le sacrifice de notre volonté doit être entier et constant ;
C'est pourquoi, assure Antéchrist, je vous numéroterai tous, et ainsi, impossible de vous échapper : je vous tiens !